Clément Di Chirico raconte ses "Jardins Mécaniques"

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Nous avons rencontré Clément Di Chirico lors de son exposition "Jardins mécaniques" à la G&J's Art Gallery de Montreux. C'était l'occasion de lui poser quelques questions:

Alveoh: On connaît déjà de ton travail l'aspect plus proche de la bande dessinée et de la narration en général.
D'où t'es venue l'envie de mettre de côté la BD pour te plonger dans une série d'illustrations ?

Clément Di Chirico: Après mon diplôme en bande dessinée j'ai eu envie de faire autre chose, de prendre du recul sur la bd: d'un côté pour mieux pouvoir développer mon style de dessin et de l'autre pour expérimenter la narration en une seule image.                        
J'ai découvert qu'on pouvait raconter beaucoup de choses avec une seule illustration, d'ailleurs mon travail sur les jardins mécaniques est très détaillé pour que celui qui regarde puisse s'imaginer tout un tas d'histoires.

Et c'est exactement ce qui arrive quand on voit ces images: La narration est toujours présente mais elle semble un peu en retrait, comme si tu avais préféré suggérer des histoires plutôt que de les raconter en détail. Était-ce une volonté de travailler plus librement sans avoir à tenir compte d'un scénario et d'un format précis ?

Oui complètement, je voulais vraiment me libérer de ces contraintes et aussi expérimenter le dessin au " feeling " c'est à dire que j'ai en gros l'idée de comment sera l'illustration, je pose quelques traits de construction légers au crayon et j'enchaîne directement avec le stylo. Les formes de machines bizarres, les plantes ainsi que tous les personnages sortent naturellement de mon esprit ou subconscient pour former  un dessin qui au final ne ressemble pas du tout à ce que j'avais imaginé et c'est ça qui m'amuse beaucoup dans ce genre de travail.





Coté technique; comment as-tu appréhendé le fait de travailler en grand format?                   

C'était à la fois excitant et effrayant ! Parce qu'évidemment comme c'était tout nouveau pour moi de dessiner en grand format  j'ai eu peur de me décourager , de ne pas aller au bout du dessin ou de ne pas avoir l'énergie ou le temps de terminer ... et comme c'était quelque chose d'énorme ça m'a permis de revoir mon organisation artistique et personnelle, comment gérer mon temps etc... J'ai beaucoup appris à ce niveau là!                        

L'absence du digital marque également une différence avec plusieurs de tes travaux précédents, le fait d'exposer dans une galerie a-t'il eu une influence sur ton approche technique? 

J'ai toujours aimé le dessin pur et dur! avec crayon, stylo, pinceau et papier lisse et doux, l'utilisation de Photoshop n'était pas nécessaire pour ce que je voulais faire et d'un côté ça m'a aussi appris à devoir gérer les ambiances, ombres, lumières et contrastes sans avoir à faire appel au digital, ce que, je trouve, est un plus pour progresser artistiquement.



En ce qui concerne le thème: à quel moment ces "Jardins mécaniques" ont-ils germés dans ton esprit et quelle est ton affinité avec plantes et machines? 

C'est en 2015 que j'ai commencé à dessiner sur des bout de feuilles des petites machines entremêlées de plantes. Je dirais que j'ai toujours été un amoureux de la nature, surtout des plantes. 
Déjà petit je m'amusais à dessiner des fleurs qui n'existaient pas mais elles n'étaient pas jolies. Pour ce qui est des machines c'est les grands réacteurs et toutes ces machines énormes que l'homme a créé qui m'impressionnent de par leur complexité. C'est ce qui m'a amené à les combiner inconsciemment.





Il s'agit de ta première exposition de cette envergure, quel bilan tires-tu de cette expérience?

Oui c'était ma première grande exposition! Et je la considère presque comme un exploit parce que je revenais de plusieurs années de galère avec ma santé et le fait d'avoir réussi à créer toutes ces illustrations me rend très fier! C'était aussi une expérience enrichissante d'un point de vue artistique. Quant au retour positif qu'il y a eu, ça m'encourage beaucoup à poursuivre la création de cet univers particulier pour en faire une BD.

Nous félicitons Clément pour ce magnifique projet, lui souhaitons un bel été et nous réjouissons déjà de voir la suite!

Adam Vogt pour Alveoh, Août 2017

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