Gautier Rebetez

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Gautier Rebetez a récemment publié son livre: « La pluie d'or » aux éditions Nuits d'encre et le dédicacera demain, dimanche 3 mai au Salon du livre de Genève. Nous avons profité de l'occasion pour lui poser quelques questions à propos de ses différents projets.




Alveoh : Tu as grandi à Delémont, dans le jura suisse; je (Adam, ndlr) connais pas mal d'artistes qui viennent de cette région, est-ce un canton particulièrement favorable au développement artistique?

Gautier: Je ne sais pas si le canton est particulièrement favorable au développement artistique mais je dirais que les jeunes qui choisissent cette voie sont beaucoup soutenus et encouragés par la ville de Delémont et le canton. La galerie de la FARB et la Galerie Bovée sont les galeries fameuses de la ville et du canton et, si la qualité est au rendez-vous, il est possible pour les jeunes artistes d'y exposer.


Comment t'es-tu intéressé à l'art?

J'ai toujours dessiné depuis tout petit. Je passais des après-midi entières chez mes grands-parents à dessiner. A l'école j'étais un élève moyen et je préférais rêvasser et gribouiller mes cahiers. Clichés mis à part, je crois que depuis l'enfance j'ai toujours été fasciné par les images, quelles qu'elles soient. Mon père nous montrait beaucoup de films à moi et ma sœur qui m'inspirent encore aujourd'hui et me font rêver. Je lisais beaucoup aussi. Je me suis donc intéressé à l'art sous toutes ses formes assez naturellement. Au terme de mon école de commerce, je ne me voyais faire que ça. Et j'ai eu la chance de pouvoir entreprendre des études là-dedans.


Après les études, comment s'est passé ton passage au monde professionnel?

Les études à l'EPAC c'est génial et sécurisant, c'est une bulle dans laquelle tu expérimentes, tu crées, tu apprends. Au terme de celles-ci c'est le retour à la réalité, tu dois trouver comment vivre de ton art. Dans mon cas j'adore le graphisme et mon but était de trouver du boulot là-dedans. Trouver du travail n'est pas facile en général, mais encore moins dans ce domaine. Alors j'ai fait un stage Eurodyssée de 6 mois à Paris à la suite de l'EPAC.


Quel est ton moteur, que recherches-tu à faire passer par ton art ?

Mon moteur, c'est l'instinct. Je n'ai jamais été à l'aise en copiant quelque chose de déjà existant. Même m'inspirer de quelque chose me dérange parfois. Les croquis, les recherches, ce n'est pas pour moi, ça me bloque.
J'aime exprimer un sentiment ou une émotion en particulier sur une toile. Mon thème récurrent est la mélancolie. J'ai beaucoup plus de facilité à trouver l'inspiration dans des choses tristes et angoissantes que dans la joie. Comme beaucoup d'artistes à mon avis.
Ce que je cherche c'est intriguer les gens, qu'ils trouvent mes œuvres étranges, uniques. Le minimalisme et l'abstraction m'inspirent vraiment. On peut faire passer des messages très forts avec un minimum de moyen. C'est pour ça que j'aime le graphisme et ça se ressent dans ce que je crée.




Quelle est ta façon de travailler?

J'ai plusieurs façons de travailler: d'abord les stylos noirs de mines différentes, pour créer mes structures abstraites. J'adore cette façon de créer car il n'y a besoin d'aucune recherche, aucune préparation, juste le stylo et l'instinct. Dessiner et créer sans réfléchir ça me donne vraiment l'impression de sortir ce que j'ai en moi sur l'instant, même si c'est abstrait.
En peinture, j'utilise de l'acrylique et à peu près tout ce qui est possible d'appliquer sur une toile (colle, tippex, scotch,...). Même si j'ai des approches différentes, le collage est toujours le liant. C'est une très belle manière de créer: c'est réinterpréter la réalité et/ou une histoire, lui donner une seconde vie tout en lui ajoutant de la valeur.


Comment est né ce projet de livre illustré?

Ce projet est né grâce à mon stage Eurodyssée de 6 mois que j'ai fait à Paris. J'étais dans une association de quartier, l'association UGOP. Cette asso propose des animations théâtres, produit de la musique et des pièces et aujourd'hui est également une maison d'édition (Les éditions Nuits d'Encre). L'association avait mis sur pieds un spectacle musical rap pour les enfants «La Pluie d'Or» qui a été joué dans toute la France et à Paris de nombreuses fois. L'idée était de l'adapter en livre illustré et j'ai accepté ce défi.



Qu'est-ce que cela t'a apporté?

Artistiquement, ça m'a permis de trouver mon style d'illustration. Humainement ça m'a permis de prendre part à un projet associatif. Le livre a été fait pour encourager la lecture chez les jeunes en échec scolaire dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris (18e) et c'est très gratifiant de savoir que ce livre a un objectif humain.


Aimerais-tu continuer dans l'illustration jeunesse?

Oui, pourquoi pas mais je me considère avant tout comme un artiste peintre et un graphiste. Mais ça me motive vraiment d'illustrer un autre livre dans le futur pour faire encore mieux que le premier!


Quels sont tes projets actuels?

Actuellement je travaille sur le graphisme et les illustrations du Swiss Labyrinthe 2015 dont j'ai également écrit l'histoire. En plus, j'ai pour le mois de juin un clip vidéo à réaliser pour le Musée Jurassien d'art et d'histoire de Delémont. En mai 2016, j'ai une expo perso de programmée intitulée «Peintures & Collages». Sinon, j'ai un projet d'illustrations, «Citadelles», en cours depuis 2014 que j'aimerais vraiment développer et présenter dans une belle galerie.


Comment te projettes-tu dans le futur?

Graphiste à temps partiel d'un côté, continuer à peindre de l'autre. Avoir vraiment du temps pour peindre et développer des projets artistiques plus importants.





Nous remercions Gautier de nous avoir accordé cette interview et nous lui souhaitons pleine réussite pour tous ses projets!


Retrouvez Gautier au Salon du livre de Genève dimanche 3 mai 2015, de 16:30 à 17:30 au stand de la République et Canton du Jura.

Vous pouvez trouver "La pluie d'or" à la librairie "Page d'encre" à Delémont.
Le CD audio est également disponible sur Itunes [Lien] et Amazone [Lien]

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